Marie, à l’aise avec le laser

Marie Le Coz n’est pas Rey, la dernière héroïne de la saga Star Wars, pourtant elle manie très bien le laser : depuis plus d’un an, je viens régulièrement au Fab Lab de la Cité des sciences pour utiliser la découpeuse laser.

Silhouette inspirée par le muscle. Veste en agneau plongé à motif placé découpé au laser. Photographe : Michaël Smits, Modèle : Arina Yalaletdinova.

Marie développe divers projets, dont un de maroquinerie et de création d’accessoires. Elle a fait ses débuts sur l’une des deux machines mises à disposition pour travailler sur une veste en cuir qui a été exposée dans un restaurant du 18ème arrondissement de Paris. Le cuir n’est pas un matériau facile. Sa texture n’est pas homogène : l’épaisseur diffère en fonction de l’emplacement de la peau, ce qui demande des réglages hyper précis de la machine et pas mal d’essai-erreur. J’ai testé sur de nombreuses chutes avant d’arriver au bon réglage. Heureusement, au Fab Lab, on peut toujours compter sur d’autres adhérents pour donner des conseils et des coups de main. L’ambiance est très conviviale.

Marie pousse les portes du Fab Lab avec ses matériaux et ses dessins plusieurs fois par semaine. Après la veste en cuir, début 2015, elle a démarré la création d’un sac en collaboration avec un cordonnier et mène en parallèle d’autres projets. J’ai créé mes propres cartes de visite en faisant imprimer des caractères en braille puis en découpant des lettres grâce au laser. Même si le papier cartonné est beaucoup plus simple à utiliser que le cuir, j’ai aussi tâtonné avant d’arriver aux bons réglages.

Carte de visite en braille et découpe laser, accessoires en bois gravé et découpé, modélisation en carton pour ligne de maroquinerie. Photographe : Marie Le Coz.

Marie fourmille de projets. En ce moment, elle teste la création de bijoux et va bientôt se lancer dans la découpe du PMMA. Elle saute avec bonheur d’un projet à un autre, repoussant la lassitude… et les mauvaises odeurs du cuir, roussi par le faisceau laser, dans les tuyaux d’évacuation du Fab Lab. Et si les créneaux de réservation de la découpeuse laser sont vite pleins, impossible de s’ennuyer. Ici, l’environnement est extrêmement stimulant. Des personnes issues d’autres milieux que celui de la mode apportent un regard extérieur. Elles ouvrent des perspectives. J’adore fréquenter les élèves d’école d’architecture qui viennent régulièrement construire des maquettes. Ils sont souvent très créatifs. Travailler directement sur la machine, cela permet de découvrir des potentialités insoupçonnées, que je n’aurais jamais découvertes si j’avais confié le travail de découpe à un prestataire. Marie est vraiment tombée sous le charme du DIY. Elle va bientôt se former à un logiciel de modélisation 3D pour les prototypes de ses futurs bijoux. Quand mes prototypes seront prêts, je pourrai passer au stade de la production puis de la commercialisation.

Evelyne Jardin

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