Gâteaux et tournevis ; bienvenue au repair café

Ce samedi 12 décembre 2015,le Repair café a élu domicile au sein du Carrefour numérique². Visite guidé du service après-vente le plus collaboratif et convivial de France.

Valérie observe de près les gestes du bénévole en train de souder un nouveau thermofusible sur sa plaque de cuisson électrique. Sur la table d’à côté, Michel regarde son écran plat ouvert tandis qu’Emmanuel, son réparateur, démonte une vieille carte d’alimentation pour y récupérer un condensateur et remplacer celui qui est défectueux. Tout autours de nous, des dizaines de personnes s’activent pour ouvrir les objets, tester les circuits électriques ou bien recoudre des vêtements usagés. Ça me rend malade de voir des objets jetés à la poubelle alors qu’on peut les remettre à neuf avec des composants qui coûtent deux euros explique Valérie.

Voilà, résumée en une phrase, la philosophie du Repair café, une fondation internationale qui depuis trois ans propose des ateliers collaboratifs de réparation. Pour la première fois, l’association française a posé ses tournevis et ses fers à souder au Carrefour numérique² ; une association logique d’après David Forgeron, chef de mission du Fab Lab et responsable de cet événement. Nos façons de faire se ressemblent beaucoup, explique-t-il. Même si nos usager·e·s sont plus des makers que des réparateur·trice·s, on se pose les mêmes questions sur nos modes de production et de consommation.

Concrètement comment se déroule une session ? Chaque participant·e amène un objet qu’il·elle doit peser sur une balance. Le poids est enregistré afin de comptabiliser combien de kilos de déchets ont été évités. À partir de là, on pet faire appel à un·e réparateur·trice bénévole ou bien effectuer la réparation soi-même avec l’aide d’un·e coach. C’est ce qu’ont décidé de faire Nadia et Farid, qui s’affairent autour d’un gigantesque jouet d’occasion qui doit servir de cadeau de Noël. Au bout d’une heure de démontage et de tâtonnement, « Bug l’éclair » comme ils le surnomment, se remet à fonctionner. Après cette aventure, on n’a plus vraiment le même rapport à l’objet explique Nadia. On a investi du temps dedans et la valeur affective qu’on lui porte va être beaucoup plus forte je pense.

Outre ce réinvestissement à la fois émotionnel et symbolique dans les objets, les participant·e·s viennent aussi pour l’ambiance. Isabelle, bénévole couturière dans l’association est là depuis un an. À la base j’étais venue réparer un four, indique-t-elle tout en s’activant sur sa machine à coudre. Je me suis proposée comme bénévole car c’est une forme de travail sans enjeux commerciaux, juste pour le plaisir. Même si la réparation échoue (le taux de réussite est de 50 à 60 %), on échange du savoir et de la convivialité.

Du coté du Fab Lab, Olivier, Thierry T. et Thierry D. animent des ateliers portant sur la démarche de diagnostic d’une panne et l’impression 3D. La plupart du temps on paye un service après-vente pour avoir un simple diagnostic indique Olivier. On peut très bien effectuer cette opération soi-même. Il ne faut pas avoir peur d’ouvrir les machines. De toute façon on ne peut pas les casser plus qu’elle ne le sont.

Outre le gain en autonomie technique, les participants voient aussi dans cette initiative la possibilité de mettre en application une certaine éthique. Comme l’indique Isabelle, notre couturière, je préfère acheter des vêtements plus chers et les entretenir avec un peu de couture plutôt que de dépenser de l’argent dans des affaires de basse qualité, confectionnées par des enfants à l’autre bout du monde.

Vous êtes intéressé·e par cette initiative ? Toutes les dates sont à retrouver sur le site du Repair café.

David-Julien Rahmil

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