Recette d’un bon hackathon Nao
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Le hackathon interdisciplinaire Nao s’est déroulé au Carrefour Numérique² durant 3 jours, pendant la fête de la science, du 11 au 13 octobre 2013. L’idée : réunir 25 personnes entre 18 et 25 ans, en équipes, et leur prêter un robot Nao pour qu’ils réfléchissent à la question : « si j’avais un robot humanoïde dans ma vie ». Le but : apprendre en s’amusant !
36 heures de hackathon, de 10h à 1h le vendredi et le samedi, de 10h à 19h le dimanche, ça ne s’organise pas en claquant des doigts. Que préparer ? Quand ? Quelles sont les contraintes ? Autant de questions qu’à dû se poser Laurence, plusieurs mois en amont de l’événement. Voici sa recette pas si secrète.
Quels sont les ingrédients d’un bon hackathon ?Il faut chercher à créer une ambiance conviviale, pour que des personnes qui ne se connaissent pas forcément collaborent. Pour nous y aider, nous avons organisé une journée de rencontre des participant·e·s deux semaines avant l’événement. Nous en avons eu l’idée après le compte-rendu du Space Apps Challenge organisé par La Cantine et dont nous étions partenaire. Cette journée nous a permis de sensibiliser les participants à l’importance de documenter leur travail, pour partager leur expérience et peut-être donner envie à d’autres de s’inspirer de ses projets pour les améliorer. Nous avons aussi décidé de laisser de côté l’aspect compétition d’un hackathon classique, et d’encourager l’interdisciplinarité, toujours pour faciliter la collaboration des équipes et éviter que les scénarios d’usages ne soient envisagés que sous l’angle du développement logiciel. C’est dans cette idée qu’on a demandé à des coachs d’apporter leur savoir, soit sur les machines du Fab Lab, soit en robotique. Là c’est une idée qu’on a eu en voyant le retour d’expérience de Museomix. Bien entendu, il ne faut pas négliger les locaux et l’infrastructure qui permettront aux équipes d’avancer sans se poser de questions : ordinateurs, robots, connexion internet, équipements du Fab Lab… Combien de temps faut-il pour se préparer ?On avait déjà accueilli des hackathons (Perl) , mais sans jamais en organiser. L’idée nous est venue après le deuxième NaoTechDay, en juin 2013, dont le Carrefour Numérique² était partenaire. Nous avons donc eu un peu plus de quatre mois pour se préparer, notamment sur le cadre juridique : prêt et assurance des robots, droit à l’image, droit d’auteur (concernant Nao comme les participant·e·s et leurs travaux), règlement de participation… Quelles sont les priorités ?Il faut avoir le matériel disponible (les robots notamment), savoir qui apporte quoi en terme de compétences et de logistique (partenaires, participant·e·s…), imaginer le déroulé de l’événement pour anticiper au maximum, communiquer, réserver les salles, préparer l’évaluation dans une démarche Living Lab. Il faut aussi, dans notre cas, prévoir les ressources humaines nécessaires et faire les demandes d’heures supplémentaires, de nuit et de week-end qui en découlent. La tuile de dernière minute ? La grosse contrainte, celle dont tu préférerais te passer, mais rien à faire, il faut s’en occuper ?La tuile de dernière minute, c’est l’un des robots qu’on devait avoir qui a été cassé quelques jours avant l’événement. Il a fallu en trouver un nouveau en urgence. On a fait appel à notre réseau : Paraschool et Aldebaran Robotics nous ont dépanné. La contrainte, c’est le cadre juridique qui est vraiment complexe à mettre en place. Il y a peu de précédents et il faut réussir à concilier nos objectifs, ceux des partenaires et ceux des participant·e·s. Pourtant, il est indispensable, pour clarifier les choses et avoir une base de référence pour les futurs événements. Ici, à la Cité des sciences et de l’industrie, quelles sont les dépenses pour organiser un tel événement ?Le fait d’être à la Cité a ses avantages, comme d’avoir les locaux à disposition, mais aussi des inconvénients : nous avons l’obligation d’avoir un gardiennage, nous sommes liés par des concessions avec des prestataires spécifiques pour les repas. Il faut aussi prendre en compte que le hackathon s’est déroulé pendant la Fête de la science et était ouvert au public (soit environ 2 000 personnes) : il a fallu prévoir des animations de découverte de la robotique. Les postes du budget comprenaient :
Tout le reste fait partie des charges habituelles de fonctionnement du Carrefour Numérique². Pour les prochains événements, on ne fournira plus les repas, en dehors du tout premier, nécessaire pour créer la convivialité recherchée pendant ce week-end. Pour les autres repas, on pensait que ce serait un frein au travail des participant·e·s s’ils devaient partir pour manger, mais les équipes elles-même nous on dit que ce n’était pas indispensable, voire que c’est cette configuration qui les avait freiné, puisqu’il fallait se déplacer pour manger à des heures précises (sous peine de voir les plateaux perdus sans rien pour les conserver au frais). Ce budget est évidemment réductible en-dehors du contexte de la Fête de la science à la Cité des sciences et de l’industrie : les locaux et l’équipement peuvent être trouvés grâce à des partenariats, ce qui permet d’organiser un hackathon à coût zéro. Si c’était à refaire, que faudrait-il changer ?On proposerait plutôt un hackathon en 36h sans coupure, les équipes étant plus productives et plus au calme le soir, quand elles n’avaient plus à répondre aux questions du public. On anticiperait plus la communication aussi, pour ne pas avoir à s’en occuper en plein mois d’août ! Une évaluation de l’opération a été menée pendant le week-end, nous devrions prochainement en apprendre plus ce qui a bien fonctionné et sur ce qu’il faut améliorer par la suite. Bon, mais quand même, c’était sympa non ?Oui ! Très sympa ! Mélissa Richard |
