Visite à IndieCade 2017 (2ème partie)

Mardi matin, sortie de métro, au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). C’est le début de la semaine, faut se préserver, et commencer doucement. Commencer sa journée par une invitation à IndieCade Europe, on a vu pire.

Premier tour dans la salle des textiles, pleine de monde. Je commence un petit repérage des stands. Plein de jeux m’appellent. Je sors respirer le grand air, discuter un peu et pour lire la liste des conférences et discussions… Je décide de descendre vers les salles de conférences.

Résilience

Pas mal de monde, et à la base j’allais essayer de voir une conférence. Mais dans la file pour rentrer dans la salle, je regarde les stands. Devant les salles de conférences, je suis tombé sur plusieurs stands ou étaient présentés des projets de jeux par leurs développeur·se·s. Deux m’ont particulièrement marqué. Le premier, dont le nom m’a complètement échappé, est un jeu de puzzle, joyeux mélange de QUBE et Antichamber. Le principe est très simple, on doit amener son personnage de l’autre coté de la salle… sauf qu’il n’y a pas de sol (dommage). Pour cheminer jusqu’à la sortie, il faut décrocher des tableaux qui représentent des chemins et tracent un pont de l’autre coté du tableau, dans la salle. En gros, un tableau montre un chemin tout droit, et en le plaçant face au vide, quand on passe derrière le tableau le chemin existe. Une jolie façon de briser le 3.5ème mur. L’idée est séduisante, mais il faut reconnaitre que pour un amateur de la solution « t’inquiète pas, ça passe », cette version nécessite un doigté et une précision un peu trop chirurgicale. Pour info, il m’a fait rater la conférence… Pas grave, il y a d’autres jeux à tester !

Face à l’entrée du sous sol, je tombe sur la démo d’un deuxième jeu : Résilience. Deux postes, deux personnes qui y jouent, je regarde par dessus leur épaule. Premier constat, l’ambiance visuelle me plait. Les scènes informatives sont extrêmes bien dessinées. La personne commence à jouer le premier niveau se passe tranquillement… Il s’agit d’une prévisualisation, et il n’y a que ce niveau de disponible. Et là, c’est le drame. La personne devant moi, devait être un prof ou un professionnel du jeux vidéo, et il commence une (trop) longue liste exhaustive des défauts, au début pertinents et de plus en plus abscons… Gros coup de loose pour le présentateur qui me propose de m’installer pour le tester. Résilience est un RTS (stratégie en temps réel) futuriste qui se passe dans un monde post apocalyptique (déjà c’est cool !), où l’on doit gérer une foule de survivant·e·s (la présentation était : un mélange de Age of Empire, Lemmings et Civilization) tout en préparant son itinéraire et en sauvegardant des futures technologies perdues et en récupérant les ressources pour survivre. On passe à la présentation des personnages qui vont nous aider dans notre tâche, éclaireur·se, médic, scientifique… et diplomate (dans son tank énorme). Quelques péripéties plus tard, le niveau est terminé. En bref, il y a encore quelques défauts, mais c’est franchement super cool ! Pendant la présentation (c’était le matin, et je hais le matin), je n’avais pas tiqué, mais le dessinateur est Fabrice Druet, qui a dessiné les personnages et les phases statiques. Les graphismes (un brin trop simples pour être honnête) des phases de déplacements sont inspiré des dessins dans un style similaire à The Darkness II, mais en moins poussé. C’est fun, et le niveau se termine assez vite : une dizaine de minutes en rushant, plus en bêta testant. Bref, j’attends la sortie en 2018-2019…

Kim

Les conférences ont drainé pas mal de monde, donc il y a plus de stands ou on peut jouer (YEAH !). À l’entrée de la salle, un jeu tourne. Il s’agit de Kim. C’est un jeu de rôle/aventure qui nous propulse dans l’Inde de la fin du XIXème siècle. Le jeu est disponible en anglais seulement et permet de vivre l’histoire comme celle racontée par Kipling dans le roman éponyme. En toute honnêteté, ce jeu nécessite plusieurs heures de jeu, posé, au calme, pour en découvrir toute l’essence. Le jeu dépeint une Inde réaliste, ou l’on va croiser une pléthore de personnage, interagir avec eux et définir qui l’on va interpréter. En bref, un jeu pour lequel un test rapide dans un évènement ne peut pas permettre de tout voir. Pour être honnête, je n’ai pu tester que les deux premiers tableaux du jeu, à savoir le quartier de départ et le début du chemin pour accompagner un personnage. Le jeu permet (de ce que j’en ai discuté avec les membres présents) de pouvoir incarner Kim comme on le veut : honnête ou fourbe, combattant ou pacifiste, à condition de réussir à survivre.

Another lost phone

À un autre évènement, j’avais pu tester A normal lost phone. J’avais découvert deux choses : on peut faire un super jeu avec seulement un téléphone portable, et je ne suis pas du tout voyeur. Ce jeu avait réussi à me faire sentir mal à l’aise en cherchant des infos sur le propriétaire du téléphone. Le principe de ce second opus, Another lost phone, est le même, simple : vous trouvez un téléphone portable. Le but est de découvrir ce qui est arrivé à son ou sa propriétaire… Fouillez les conversations, rentrez ses mots de passe pour ouvrir ses réseaux sociaux, mails, photos… En bref toute la vie de son ou sa propriétaire. Il faut donc mener l’enquête (Pour ma part, si je trouve un téléphone, je demande à qui il est, et si quelqu’un tombe sur le mien, cette personne pourrait avoir peur). Le jeu est long : beaucoup, BEAUCOUP de textes à lire, mais justifié, plein d’applications pour jouer les voyeu… mener l’enquête. Plus on avance, plus on se rend compte que ce n’est pas normal d’avoir trouvé ce téléphone… Un très bon jeu qui peut permettre de se poser des questions sur la relation que l’on a avec un bout de plastique et d’électronique.

Bury me, my love

Après un léger malaise pour avoir fouillé dans un téléphone abandonné, quoi de mieux que de suivre et aider une personne fuyant une zone de guerre uniquement au travers d’un téléphone ? C’est assez simplement ce que propose Bury me, my love. Jeux vidéo et guerre, je connais bien. J’ai été Gordon Freeman qui, seul, est la résistance contre le cartel, William J. Blazkowicz et tant d’autres… mais assez rarement une personne qui vit la guerre sans la mener. Bury me, my love est avec This war of mine, un jeu qui propose de suivre le quotidien de civil·e·s (Nour en l’occurrence) qui subissent la guerre et de la vivre au travers de leurs yeux et ressentis. Le principe est très simple dans Bury me, my love. On reçoit des messages et on y répond. Les réponses données vont influencer sur le trajet (et les problèmes, surtout les problèmes d’ailleurs) que Nour va rencontrer.

Mention honorable pour Detention, un jeu taïwanais qui nous amène à incarner une étudiante dans un lycée flippant…

Thierry Thibault

Voir aussi

IndieCade 2017, vu par Mélissa Richard

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