[Point de vue] La Maker Faire de San Francisco
Nous inaugurons une nouvelle rubrique « Point de vue », où des avis plus personnels sont exprimés. Pour ce premier essai, c’est Mélissa qui s’y colle, mais vous êtes tou·te·s les bienvenu·e·s pour vous essayer à l’exercice, sur le sujet de votre choix ! Bonjouuuuuuur ! C’est Un peu d’indulgence, j’y suis allée pendant des congés (ça me paraît évident, on n’a pas encore réussi à se délocaliser en Californie), et donc j’ai surtout des souvenirs des moments où j’ai sautillé en battant des mains devant un énième truc qui bouge. Ça vous donnera une idée de mes centres d’intérêts comme ça. Déjà, premier obstacle : le train. La Maker Faire de San Francisco est, comme son nom ne l’indique pas, à San Mateo, et le site n’était pas super super clair sur l’arrêt. Donc, on a perdu du temps. Pas mal de temps d’ailleurs. J’en profite pour vous présenter Mathilde Berchon, que vous connaissez peut-être pour son bouquin L’impression 3D, et qui m’accompagnait (magnifique manœuvre pour caler une référence bibliographique dans un billet de blog, vous noterez). Deuxième obstacle : le prix d’entrée. 40 dollars. La journée. Bon d’accord, ça ne fait « que » 30 euros, mais ça n’est pas donné à tout le monde de sortir cette somme, et ça m’a un peu dérangé du côté des principes. Heureusement, mis à part ces obstacles, je suis passée de truc cool à truc fou, et la journée est passée franchement vite (j’ai dû voir à peine la moitié de tous les stands). DONC. La Maker Faire.Parfois, ça fait un peu marché artisanal. Ce qui est chouette, mais en termes de partage de techniques (ce que je venais chercher), c’est moyen. Je vous montre quand même le kit à champignons maison : Souvent, c’est tout de même la grande foire de la bidouille. Faites donc une ovation à John (je ne connais pas son prénom, alors j’invente), qui propose des kits pour fabriquer son mini capteur solaire. Et comme il a tout compris, c’est sous licence libre, et c’est tout documenté (en anglais, évidemment, je vous rappelle qu’on est à San Francisco. Traducteur·trice·s bénévoles et passionné·e·s bienvenu·e·s). Une fois vos capteurs réalisés, vous pourrez les utiliser sur un robot : Ou encore pour compléter votre station de rechargement d’appareils électroniques. Les énergies renouvelables, la protection de l’environnement, sont des thématiques très présentes chez les makers, et comme la Californie est très souvent touchée par de grosses sécheresses (comme en ce moment), la question de l’eau est prédominante dans les différents projets. Celui-ci, c’est AGPonics, un système d’aquaponie automatique (cliquez sur l’image pour lire la vidéo) : C’est un domaine que je suis loin de maîtriser, mais en gros, c’est un système qui couple élevage de poissons avec culture de plantes, en circuit fermé. À la Maker Faire, le système était présenté avec Raincloud, un capteur et contrôleur d’humidité. Ce dernier système a été financé de manière collective (comme énormément de chouettes trucs proposés ce week-end-là). Là où j’ai été un peu surprise, c’est que pour moi, la communauté des makers est basée sur des principes d’échange, de partage et de DIY (Do It Yourself, Fais-le toi-même), d’autant plus quand elle se finance par ce système. Or la plupart des projets étaient à acheter tels quels (pas de DIY), et n’étaient pas documentés, encore moins sous licence libre (pas de partage, pas d’échange). Autant je peux l’admettre sur pas mal de choses, autant sur des concepts basés sur la protection de l’environnement, je trouve ça un poil hypocrite : Et en attendant d’en discuter, je vous laisse avec quatre chouettes objets ou concepts :
J’ai vu bien d’autres idées à développer au Fab Lab du Carrefour Numérique², alors n’hésitez pas à venir me trouver pour plus de détails, en attendant l’édition parisienne (ou nous serons présent·e·s) ! Mélissa Richard |