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Masques Barrière fait main

En cette période de pandémie, le port d'un masque “fait main” fait débat. Pourtant ils diminueraient considérablement les risques de contaminations. Ils sont faciles à réaliser dans de vieux draps, des chutes de tissus. Même sans machine à coudre, ils peuvent être cousus à la main avec un peu de patience

Explication

En France, les informations officielles ne recommandent le port du masque chirurgical ou FFP2 que pour les professionnels de la santé ou des secours, exposés au virus, Mais d'autres pays, en Asie et en Europe Centrale principalement, l'ont rendu obligatoire pour tous et dans tous les lieux publics, notamment les commerces. En France et en Belgique, de plus en plus de professionnels de la santé demandent à ce que le plus de personnes possible sortent masquées, même avec des masques de misère (papier soppalin, mouchoirs, écharpe…). Plusieurs hôpitaux (Lille, Grenoble, Caen) ont mis en ligne des patrons ou demandé la fabrication de masque à des couturiers ou tricoteurs locaux.

Les masques industriels sont bien étudiés et doivent répondre à des normes. Ils permettent de réduire les risques de contaminations à l'expiration (plus de 95% de virus retenu à l'expiration) ou à l'inspiration (environ 80% pour le masque chirurgical, bien plus pour le FFP2). Malheureusement ils sont en trop faible quantité pour le moment et souvent très mal utilisés par le grand public. Je ne compte plus le nombre de personnes qui ne le portent que sur bouche, le laisse pendouiller autour du cou, le réajuste après avoir toucher des surfaces communes. Lors des municipale, j'ai même vu un assesseur prendre des viennoiseries avec ses gants de protection avec lesquels il touchait les pièces d'identité et autres…

Il existe très peu de données sur les masques cousus mains, et c'est pourquoi ils sont si décriés. Néanmoins, Ils pourraient agir de trois manières :

  1. A l'expiration ils absorbent les gouttelettes de salives et l'air humide du nez, réduisant de 60% le quantité de virus (de particules de tailles semblables) expirés.
  2. Ils empêchent tout contact entre les mains et le nez ou la bouche. C'est une des voies principales de contamination. En moyenne nous portons 23 fois par heures nos mains au visage (pour moi sans doute bien plus). Il faut encore résister à l'envie de se frotter les yeux (car la muqueuse conjonctive permet la pénétration du virus dans le corps) et aux cheveux (qui accrochent très bien toutes les particules)
  3. L'ajout d'un matériau hydrophobe (type laine polaire, plaid en polyester, serviette de course, chiffon de ménage en microfibre, lingettes à lunette…) ou électrostatique sembleraient pouvoir retenir le virus.

J'étais très sceptique au début, mais après quelques recherches sur internet et sur les conseils d'un médecin, je m'y suis mise. Au pire, même s'ils ne servent à rien, je pourrais toujours les réutiliser pour faire la poussière chez moi. Ou pour scier du bois, ce qui produit aussi des quantités importantes de particules. Pour l'instant j'en ai fait une douzaine. Pour une personne confinée, 4 masques pour une semaine entre deux lessives, c'est suffisant.

Réalisation

Matériaux

J'ai utilisé des vieux draps, des chutes de tissus en coton. Ce sont principalement des tissus de type popeline, avec un tressage perpendiculaire, que l'on trouve aussi dans les chemises, les taies d'oreillers…

Certains médecins conseillent de coudre un masque en polyester serré et d'ajouter un filtre en papier à l'intérieur (mouchoir ou autre). Je n'ai pas vraiment d'avis sur la question. Je pense que quelque soit le tissage, le virus sera toujours suffisamment petit pour traverser. Le coton est lavable à plus haute température. L'importance est peut-être d'alterner des couches cotons/papier et sythetiques.

Plusieurs sources disent qu'il faut éviter les tissus tricotés (laine à cause de la température de lavage, mais aussi tee shirts en jersey) qui laisseraient plus passer le virus.

Certains tissus ou filtres semblent être plus efficaces (sac d'aspirateurs, tissus à torchons) mais sont moins respirants, donc difficile à supporter sur visage.

Avoir des masques bicolores permet de mieux différencier l'intérieur et l'extérieur. C'est plus facile de tracer un patron sur un tissus clair

Machines

Une machine à coudre, une bonne paire de ciseaux, des feutres pour enfants (très peu cher, 100% lavables à l'eau, qui écrivent parfaitement sur du tissus). Et à la main une aiguille, du fil (un aimant ou un haut parleur d'ordinateur en guise de pelotte magnétique) Des épingles ou des trombones ou des pinces à linges

Durées

  1. A la machine, 20 à 40 minutes par masque (environ un demi à un épisode de game of thrones)
  2. A la main, 45 à 60 minutes (coudre devant la télé aide beaucoup)

La partie couture n'est pas la durée principale de la fabrication, mais le traçage, la découpe, l'épinglage, la compréhension du patron est bien plus longue

En pratique

Ils existent différents patrons. Personnellement j'aime celui de la maison Victor qui est facile à réaliser et confortable à porter sur une ou deux heures. Il est en coton, ce qui permet de le laver à 60% sans problème. Il forme un petit sac qui permet l'ajout d'un filtre jetable à l'intérieur.

Maison Victor

J'ai effectué les modifications suivantes :

  1. La pièce A est remplacée par la pièce B rallongée de 6 cm vers le bas. Le rebord d'origine est un peu court pour retenir un filtre,
  2. J'ai surfilé le tissus avant toute couture. Je déteste avoir des petits fils qui partent et ca prolonge la durée du vie du masque.
  3. Les rubans doivent faire au moins 30 cm. 40cm c'est encore mieux.
  4. Les rubans peuvent être remplacé par des rubans biais fait main dans des chutes de tissus. Pas besoin de plier le biais. De simple lanière de environ 2 cm de large coupé à 45° du droit fil (vu de près, le tissage fait une sorte de grille. Pour un masque, chaque direction peut être considérée comme droit fil)

D'autres modèles sont disponibles ici : https://coutureetpaillettes.com/mes-coutures/masques-tissus-prevention-coronavirus/

J'ai essayé celui du CHU de Grenoble, mais il est très difficile de régler les élastiques pour les oreilles. J'ai très peu d'élastique en stock. Et le fait que le filtre soit cousu avec limite la température de lavage.

Pose et retrait du masque

Ces méthodes sont directement issues de celles utilisées par les professionnels des secours. Mettre mal et enlever mal un masque est un risque élevé de contamination.

Pose

  1. Avant de mettre un masque, le masque doit être propre. Il faut se laver les mains ou les passer au gel hydroalcoolique (Note : la recette du gel est disponible sur le site de l'OMS et ne demande que des produits facilement accessibles). Le but est de ne pas contaminer le masque en le mettant
  2. Le masque doit être couvrir entièrement le nez et la bouche (Le filtre aussi. Pincer le masque et le filtre par le haut avant de l'ouvrir en tirant vers le bas
  3. Nouer solidement le masque à l'arrière de la tête et sur la nuque (chez moi, il tend à se dénouer au bout d'une heure).
  4. Ne plus toucher le masque une fois en place

Retrait

  1. Se laver les mains
  2. Denouer les liens et enlever le masque en ne touchant que les liens
  3. Le mettre à laver
  4. Se laver les mains

Entretiens

Le virus survivrait 4 à 5 minutes à 60°C. De sorte que le masque peut être lavé à 60°C ou 90°C en machine s'il est en coton. Les filtres en polyester vont s'abimer. A vous de voir…

Si vous ne voulez pas les laver en machine, les ébouillanter fera l'affaire.

Le repassage assez long doit aussi être efficace

Sources

Une étude sur l'efficacité des masques fait main (en anglais)

Quelques articles sur le port du masque et les professionels de la santé :

Dans les actualités

Un effort de normalisation pour les masques fait mains Afnor

Des essais pour des vrais masques chirurgicaux lavables Garridou

Photos

projets/masques_de_protection.txt · Dernière modification: 2020/04/05 15:15 par eve